Histoire des trois petits cochons
L’hiver approchait et les trois petits cochons, Nifnif, Nafnaf et Noufnouf avaient décidé de bâtir chacun leur maison. Noufnouf était un peu paresseux.
Il choisit de construire la sienne avec des bottes de paille. La paille était légère et facile à poser. Tout en travaillant, Noufnouf pensait : « Ma maison sera dorée comme les blés et elle ne m’aura pas coûté beaucoup de peine… »
En effet, Noufnouf acheva rapidement la construction. Sa maison était bien jolie, mais un peu fragile. Au moindre souffle de vent, quelques brins de paille s’envolaient. Mais Noufnouf n’y prit pas garde. Il saisit sa flûte et partit en dansant vers la maison de son frère. Comme il faisait bon se promener ! Nounouf préférait faire de la musique que travailler. La vie était belle et il fallait en profiter !
Pendant ce temps, Nifnif bâtissait lui aussi sa maison. Il avait posé son violon sur le sol et il clouait la porte. Nifnif s’était donné un peu plus de mal que Noufnouf. Il avait ramassé des branchages et avait construit une cabane en bois. Les murs étaient un peu de travers, et les clous ne tenaient pas très bien. Mais Nifnif était ravi de son oeuvre. « J’ai fini ! dit-il à Noufnouf. Allons voir ce que fait Nafnaf. »
Nafnaf travaillait avec ardeur. Il posait des briques et du ciment pour construire une maison vraiment solide. Nifnif et Noufnouf se moquèrent de lui : «Nous avons fini depuis longtemps!» lui dirent-ils. Mais Nafnaf fronça les sourcils. « Ma maison est solide, et elle me protégera du loup », dit-il. Nifnif et Noufnouf rirent de plus belle et se mirent à chanter : «Qui craint le Grand Méchant Loup, c’est pas nous…»
Ils quittèrent Nafnaf et s’enfoncèrent en chantant dans la forêt. « Nafnaf est beaucoup trop sérieux. Si le loup vient, s’écria Noufnouf, il ne me fera pas peur ! » A peine avait-il dit ces mots que le loup sortit du bois. « Je vais vous attraper et vous manger ! » s’écria-t-il. Nifnif et Noufnouf poussèrent un hurlement de terreur et s’enfuirent à toutes jambes vers leurs maisons.
Noufnouf rentra chez lui et ferma la porte. Il avait si peur qu’il claquait des dents. Le loup fit le tour de la maison et cria : « Sors de là , petit cochon, ou je soufflerai si fort que ta maison s’envolera ! » Et il se mit à souffler si fort que la paille se dispersa dans les airs. Noufnouf s’enfuit, et courut se réfugier chez Nifnif. « Au secours ! Ouvre-moi ! » cria-t-il en frappant à la porte.
« Entre vite, dit Nifnif. Ici, nous serons à l’abri. Ma maison est plus solide que la tienne. » Mais le loup arrivait déjà . Il fit le tour de la maison et cria : « Sortez vite, petits cochons, ou je soufflerai si fort que votre maison s’envolera ! » Nifnif éclata de rire. « Tu peux souffler autant que tu veux, Grand Méchant Loup. Nous ne risquons rien », cria-t-il.
Mais le loup emplit ses poumons et commença à souffler. Il souffla si fort, si fort, que les branches s’écartèrent et que le toit s’envola. Nifnif et Noufnouf s’enfuirent vers la maison de Nafnaf. Le loup les poursuivait et allait les rattraper ! « Nafnaf ! Nafnaf ! crièrent-ils. Ouvre-nous vite ta porte, ou le loup va nous croquer ! » Heureusement, Nafnaf les avait entendus venir !
Nifnif et Noufnouf se précipitèrent dans la maison de Nafnaf. Il était temps! Le loup arrivait! « Ne vous inquiétez pas ! leur dit Nafnaf. Le loup ne pourra pas démolir ma maison. Les briques et le ciment résisteront ! » Pendant ce temps, le loup avait fait le tour de la maison. Il s’écria : « Ouvrez-moi, petits cochons, ou je soufflerai si fort que votre maison s’envolera ! »
Nifnif et Noufnouf étaient terrorisés. Ils tremblaient comme des feuilles. Mais Nafnaf les rassura et cria au loup : « Souffle aussi fort que tu le veux, ma maison ne s’envolera pas ! » Le loup emplit ses poumons et souffla, souffla, souffla encore, mais la maison ne bougea pas. Nafnaf avait fait du bon travail et les briques étaient solides. Les trois petits cochons étaient bien à l’abri.
Le loup était rusé. « Puisque je ne peux pas démolir la maison, pensa-t-il, je vais y entrer par la cheminée… » II grimpa sur le toit sans faire de bruit et s’apprêta à descendre. Heureusement, Nafnaf était aussi malin que le loup. Il vit la suie tomber sur le foyer, et comprit ce qui se passait. « Ha ! Ha ! ricana-t-il. Le loup veut passer par la cheminée ! Je vais lui faire une surprise ! »
Nifnif et Noufnouf avaient très peur, mais Nafnaf ne perdit pas la tête. Dès qu’il aperçut la queue du loup, il retira le couvercle de la marmite qui chauffait sur le feu. Le loup, qui ne se doutait de rien, tomba dans l’eau bouillante et poussa un hurlement de douleur. Il se précipita vers la porte et s’enfuit. Ravis, les trois petits cochons se mirent à chanter : « Qui craint le Grand Méchant Loup, c’est pas nous, c’est pas nous ! »